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Trois tissus cérémoniels "à jonques" tampan, Lampung, Sumatra, Indonésie, ca.1900 | Three ceremonial hanging "ship clothes" tampan, Lampung, Sumatra, Indonesia, about 1900

Lot Closed

April 9, 12:30 PM GMT

Estimate

4,000 - 6,000 EUR

Lot Details

Description

Trois tissus cérémoniels "à jonques" tampan, Lampung, Sumatra, Indonésie, ca.1900


67,5 x 58,5 cm ; 26½x 23 in ; 94 x 92 c🥃m ; 37 x 36 in et 66 x 67 cm ; 26 x 26⅜in

Collection privée, Suisse, avant 1980

Indianapo💯lis Museum of Art, Indianapolis (🦹prêt long terme)

La province de Lampung, entre Java et Sumatra, illustre de la plus brillante des façons la réalité de l’Indonésie comme un territoire d’échanges et de mouvements, d’influences et de passages. Bordée à l’est par la mer🍸 de Java, au sud par le détroit de la Sonde et à l’ouest par l’océan Indien, Lampung bénéficie, depuis les temps anciens, d’une position stratégique à la croisée des routes commerciales qui en fait un territoire riche, notamment grâce au négoce du poivre. Echos de cette histoire et de cette géographie particulière, les textiles cérémoniels de la région – connus sous le nom de « tissus à jonques » en dehors des frontières indonésiennes – déploient des décors de bateau qui empruntent autant aux traditions locales qu’aux influences étrangères.


Alliant beauté visuelle et virtuosité technique, ces « tissus à jonques » portent différents noms, selon leur utilisation au sein des rites, leur forme ou leur décor mais répondent à un objectif commun : proclamer, dans leur abondance et leur splendeur, la richesse de leur propriétaire. De forme carrée et réalisés selon la technique de la trame flottante, les tampan sont les plus petits et les plus versatiles des « tissus à jonques ». Qu’ils soient exposés ou échangés, il n’est pas un moment important de l’existence où les tampan ne font pas leur apparition. Placés les uns sur les autres, ils servent d’oreillers pour les défunts ou à, l’inverse, de siège lors des mariages où le nouveau couple se voit installé sur une pile de tampan dont la hauteur est directement proportionnelle à la richesse de la famille de la mariée. A la construction d’une nouvelle maison, on noue un tampan à l’un des piliers. Plus largement, les tampan sont intimement liés à l’organisation sociale extrêmement hiérarchisée qui prévaut dans une région où le prestige s’acquiert en organisant de grandes célébrations, souvent très onéreuses, commémorées par la production de tampan.


Si on retrouve des tampan dans toutes les familles, le décor et les couleurs, loin d’être arbitraires, relèvent d’un choix indicateur de la position et du rang social des propriétaires. Deux couleurs principales se partagent les honneurs des tisserandes : le bleu, couleur du monde séculaire, s’opposant ainsi au rouge, la marque du sacré. Les bateaux, qui reprennent la structure des navires qui croisaient autour de Lampung, sont le théâtre de saynètes qui évoquent tantôt la vie quotidienne, tantôt un monde lointain d’abondance et d’élégance où hommes, animaux et autres créatures variées évoluent dans une organisation complexe en registres superposés, rendus visibles par le choix d’une représentation en coupe transversale. Parmi les tampan a🐼u décor rouge, plusieurs présentent une ♍iconographie d’Arbre cosmique, proche de celle que l’on peut retrouver en Inde.


La disparition dans les années 1920 de la production de tampan ajoute à la beauté, et surtout à la rareté, de ces exemplaires, comme à ceux, similaires, actuellement conservés au Metropolitan Museum. Témoignages de temps disparus, ces pièces montrent touᩚᩚᩚᩚᩚᩚ⁤⁤⁤⁤ᩚ⁤⁤⁤⁤ᩚ⁤⁤⁤⁤ᩚ𒀱ᩚᩚᩚte l’étendue du talent des tisserandes de Lampung et leur capacité à absorber, 🐓avec somptuosité, les influences étrangères dans un univers rituel et métaphysique local déjà profondément riche.