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Pablo Picasso
Description
- Pablo Picasso
- COMPOSITION
signé Picasso et daté Cannes 15 juillet XXXIII (en haut à droite)
- aquarelle et encre sur papier
- 41 x 51 cm ; 16 x 20 in.
Provenance
Nahum Goldmann, Jerusalem (vente : Sotheby's, New York, 15 mai 1985, lot 227)
Collection particulière (acquis lors de cette vente et vendu : Sotheby's, New York, 7 mai 2003, lot 337)
Acquis lors de cette vente par le propriétaire actuel
Literature
Christian Zervos, Pablo Picasso, Œuvres de 1932 à 1937, Paris, 1957, vol. VIII, no. 116, reproduit p. 50
Roland Penrose & John Golding, Picasso in Retrospect, New York, 1973, no. 181, reproduit p. 108
Ulrich Weisner, Picassos Surrealismus, Werke 1925-1937 (catalogue d'exposition), Kunsthalle Bielefeld, 1991, reproduit p. 335
The Picasso Project, Picasso's Paintings, Watercolours, Drawings and Sculpture; Surrealism 1930-1936, San Francisco, 1997, no. 33-069, reproduit p. 176
Brigitte Léal, Christine Picot & Marie-Laure Bernadac, Picasso, La Monographie 1881-1973, Paris, 2000, reproduit p. 684
Condition
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
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Catalogue Note
signed 'Picasso' and dated 'Cannes 15 juillet XXXIII' (upper right), watercolour and ink on paper. executed in 1933.
Fig. 1 Pablo Picasso, Tête de Femme, Boisgeloup🍸, 1931, plâtre et bois, Collection Par🔯ticulière
Fig. 2 Photographie de l'atelier de Pablo Pไicasso à Boisgeloup par Brassaï, 1932
Fig. 3 Pablo Picasso, Sur la plage, Cannes le 11 juillet 1933, aquarelle, enꦫcre et encre sur papier, Collection particulière (vente : So♏theby's, Londres, 7 février 2006, lot 62)
Fig. 4 Pablo Picasso, Sur la plage, Cannes le 28 juillet 1933, encre de chine et aquarelle sur papier, Collection particulière, Royaume-Uni
Fig. 5 Pablo Picasso, Une Anatomie: trois femmes, 1er mars 1933, mi𓆏ne de plomb, Musée Picasso, Paris
Fig 6 Pablo Picasso, Le Sculpteur et la statue, Cannes le 20 juil💙let 1933, aquarelle et gouache sur papier, Collection particulière &nb🍌sp;
En juillet 1933, Picasso passe ses vacances sur la côte Méditerranéenne, à Cannes, où il séjourne à l'hôtel Majestic en compagnie de sa femme Olga et de leur fils Paulo. Bien que séparé de Marie-Thérèse Walter, sa maîtresse, restée à Biarritz pour l'été, Picasso la représente de manière récurrente dans une magistrale série d'aquarelles et dessins. A l'instar de cette Composition, chaque œuvre de cette série est 𓆏précisé⭕ment datée et livre par là même un fascinant témoignage des pensées et de l'nspiration qui agitent l'esprit de l'artiste cet été là.
De nombreuses images surréalistes auxquelles se mêlent des messages codés relatifs aux sentiments de Picasso pour Marie-Thérèse sont décelables dans Composition. Si l'on peut débattre du fait que Picasso ait appartenu à la mouvance surréaliste, l'artiste, alors à la recherche d'un nouveau langage pictural apr♔ès avoir épui🐽sé sa période classique, rejette tacitement l'invitation d'André Breton à devenir membre officiel du groupe en 1924.
Dans un cadre architectural classique, Picasso confesse subtilement sa flamme à l'objet de ses rêves, Marie-Thérèse, tout en intégrant au dessin plusieurs allusions à ses récents essais de sculptures et de gravures. Le profil de Marie-Thérèse est immédiatement reconnaissable, au centre de la composition, esquissé sur une colonne rouge. Evocation d'une sculpture en relief, ce linéament du visage aimé renvoie aux œuvres que Picasso créé dans son studio à Boisgeloup, telle que Tête de femme (Fig. 1), immortalisée par une photographie de Brassaï publiée dans le premier numéro de la revue surréaliste, Le Minotaure en juin 1933 (Fig. 2).
Sous les arches, deux entités verticales, de prime abord non reconnaissables, sont représentées. Une fine observation permet de réaliser qu'il s'agit de représentations de Marie-Thérèse. A gauche, le pilier s'apparente à sa colonne vertébrale et les él🍷éments décoratifs circulaires qui ornent le chapiteau représentent sa poitrine. Sa tête est réduite à sa plus simple expression et sa chevelure blonde est désormais figurée par de sinueuses lignes noires. Ses membres, qui entourent la colonne, semblent comme projetés en avant, à l'image du portrait de Marie-Thérèse, où celle-ci court le long du rivage, et des autres aquarelles de la même série réalisée à Cannes (Fig. 3 & 4).
Si cette première figure est relativement facile à déchiffrer, le portrait de Marie-Thérèse dans le coin droit de l'arche a subi une métamorphose plus complète. Son image est composée d'une table, apparemment perché sur ses pieds, incarnant le bassin de la jeune femme. Le fruit est sans aucun doute le symbole de la passion que voue Picasso à Marie-Thérèse. Des draperies matérialisent ses membres et sa tête est réduite à un objet, sorte de tabouret. Les surréalistes, notamment Salvador Dali, étaient maîtres dans l'art de décomposer les corps et les visages, interprétant les parties individuelles comme des objets et les reconstruisant pour en faire une nouvelle entité. Cette figure évoque ainsi le cadavre exquis, jeu auquel s'adonnaient ensemble l♕es surréalistes, 🎃au cours duquel chaque participant apportait sa touche personnelle en proposant un élément sans avoir connaissance des autres.
La figure à droite est issue de la série des Métamorphoses, où chaque feuille d'une sculpture composite dessinée à l'encre, représente un stade plus avancé que celui qui le précède (Fig. 5). Réunis, ces trois éléments sculpturaux font référence aux œuvres créées par Picasso entre mi-mars et début mai 1933 autour de l'atelier du sculpteur, thème présent dans la fameuse Suite Vollard. Ces épreuves représentent souvent le modèle et le sculpteur, dans un intérieur, dans un état dꦰ'admiration mutuelle (Fig. 6).
S'octroyant les libertés du Surréalisme, Picasso utilise les codes linguistiques de ce mouvement pour exprimer ses sentiments à l'égard de Marie-Thérèse, à 🅺une époque où il préfère rester discret sur la relation qu'il entretient avec celle-ci.
In July 1933, Picasso travelled to the Mediterranean ꦇresort of Cannes with his wife Olga and their son Paulo, to spend the summer holidays at the Hôtel Majestic. Though separated from his mistress, Marie-Thérèse Walter, who remained in Biarritz during this period, images of her are recurrent in a masterful series of watercolours and drawings created that summer. Like the present work, each is precisely dated, providing a fascinating record of the thoughts occupying the artist's mind.
Composition is replete with Surrealist imagery and coded messages of his feelings for Ma𝄹rie-Thérèse. While it can be reasonably argued tha✅t Picasso was a Surrealist or not, André Breton's tacitly rejected invitation to become to be an official member of the group in 1924, an attempt by the poet to attract the greatest avant-garde artist of the day to the new movement, came at a time when Picasso had exhausted his Classical period and was in search of a new pictorial language.
Within a classical architectural setting, Picasso has cleverly displayed his dreams and passion for Marie-Thérèse, while including several references to his recent endeavours in creating sculptures and print-making. Marie-Thérèse's facial profile is instantly recognizable in the centre of the composition, placed on the central red column as if it were a relief sculpture reminiscent of the works, such as Tête de femme (Fig. 1), that Picasso had been creating in his studio at Boisgeloup, and that had been revealed in Brassaï's photographs published in the first issue of Surrealist journal Minotaure in June 1933 (Fig. 2).
Placed under the arches are two upright entities, unrecognizable at first. However upon closer inspection, we realize these are two further representations of Marie-Thérèse. On the left, the pillar represents her vertebral column while its 🥀upper circular decorative elements represent her breasts. Her head has been reduced to simple forms, her long blond hair reduced to swirling balck lines, whilst protruding from the column are her limbs, creating a running figure, such as Picasso would portray her running on a beach in front of the sea, in other watercolours from this series executed in Cannes (Fig. 3 & 4). .
Whilst this figure may be relatively ea🍌sy to decipher, Marie-Thérèse's portrait in the right-hand arch has undergone a complete metamorphosis. Her image on the is composed of a table, seemingly perched on legs, but representing her pelvis. The fruit is no doubt symbolic of Picasso's passion for Marie-Thérèse, while her limbs appear as drapery and her head has been reduced to a stool-like object. The Surrealists, especially Salvador Dalí, were mas♔terful at deconstructing a body or face, rendering the individual parts as objects and reconstructing them to make an entirely new entity. This figure is reminiscent of the "cadavre exquis" drawings, made collaboratively by the Surrealists, like a child's game, where each participant contributed one element without having seen the others.
The right-hand figure is developed from the series of metamorphosis drawings, where each sheet of a composite sculptures drawn in ink, represents a further transformation from the proceeding one (Fig. 5). Brought together, these three sculptural elements refer back to the prints Picasso created between mid-March and early May 1933 on the theme of the "Sculptor's Studio", part of the famous Vollard Suite. Set within ꦺan interior, these prints often depict the model, and the sculpture for which she has sat, in mutual admiration of each other (Fig. 6).
By allowing himself the freedom of Surrealism, Picasso employs its coded language to express his emotions for Marie-Therese, at a time when he preferred to keep their relaꦯtionship discreet.