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Christiaen van Pol
Description
- Christiaen van Pol
- Nature morte au vase de fleurs, bocal de poissons et nid d'oiseau sur un entablement
- Signé en bas à droite sur l'entablement Van Pol
- Huile sur toile
Provenance
Ancienne collection Emile Scrive (1852 1921), Lille;
Ancienne collection Comtesse Eugenie Thellier de Poncheville (1882 1959), Lille;
Coll🏅ection Franç💛oise Desnoulez Thellier de Poncheville ( 1925 2009), Lille
Condition
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Catalogue Note
Peintre de fleurs et ornemaniste, Van Pol inscrit son œuvre dans la tradition décorative nordique, où tout est exubérance et réalisme.
Fils aîné d'une famille nombreuse établie à Anvers, il apprend dés sa jeunesse, la peinture de décor puis s'installe à Paris en 1782. Connu pour ses arabesques entremêlées de fruits et de fleurs, Van Pol compose pour la manufacture des Gobelins. Il orne des tabatières et collabora avec son ami Van Daël pour décorer les châteaux de Bellevue, de Chantilly et de Saint-Cloud. La faculté de Van Pol à allier la fraîcheur au vrai, le raffinement du XVIIIe à la maîtrise appliquée du XIXe siècle permet de rapprocher notre tableau du Bouquet de fleurs et vase en marbre sur un entablement (Daté 1789, vente à Versailles 24 novembre 1996, repr. n°44) et de la nature morte au format circulaire, Corbeille de fruits et fleurs dans une aiguière (signé et daté 1797, collection particulière), dans laquelle on devine le même motif de putti sculpté sur le vase.
L'éclat et la vivacité du bouquet sont renforcés par le réalisme de sa représentation. Bourdons et papillons n'hésitent pas à butiner les fleurs fraîches. Les gouttes d'eau sur les feuilles et la vérité de leurs tons, le traitement du nid, dans lequel reposent encore quelques plumes du duvet de l'oiseau tout juste envolé, et l'opposition entre la légèreté, la chaleur du nid et le marbre de l'entablement, sont autant d'éléments qui renforcent le réalisme et la vivacité de notre tableau. L'opulence de la représentation est d'autant plus suggérée que l'amoncellement de ces fleurs rappelle la richesse de l'Age d'Or hollandais. Notre tableau s'inscrit ainsi dans la célèbre tradition des peintres de fleurs comme Daniel Seghers, Bosschaert et Hardimé et se rapproche des œuvres de ses contemporains, Jan van Huysum, installé à Amsterdam (Fleurs, signé et daté 1726, Londres, Wallace collection) ou encore l'académicien Gérard van Spaendonck et Frans van Daël, installés à Paris.
Dans un vase Médicis, jacinthes, roses, fleurs de pavot, auricules, pivoines, renoncules et tulipes sont exposées, épanouies, à notre regard tel un portrait de fleurs fraîchement coupées. Décoré d'une bacchanale de putti en bas relief, le vase repose sur un entablement de marbre. La balustrade et les arbres que l'on devine dans le fond laissent supposer que le bouquet est placé à l'extérieur, ce qui justifie la présence des insectes qui attirent notre attention. Le bocal de poissons et le nid attenant le vase, reprennent la forme arrondie de celui-ci. Associés au bas-relief, ils encadrent et valorisent le bouquet de fleurs, qui, sans être symétrique, témoigne d'un arrangement formel et harmonieux où les fleurs se superposent dans un mouvement ascendant. La densité et la richesse du bouquet, associées au jeu des putti, renforcent le caractère joyeux et éclatant de la représentation et diffusent subtilement un message de vanité nous avertissant de cueillir maintenant notre jeunesse, puisque, sur les conseils de Ronsard dans son poème à Cassandre, le vieil âge fera ternir notre beauté.