- 158
Pierre Dmitrienko
Description
- Pierre Dmitrienko
- La Sorcière de la pluie
- signé et daté 1961; signé, titré, inscrit et daté 1961 au dos
- huile sur toile
- 190 x 300 cm; 74 13/16 x 118 1/8 in.
- Exécuté en 1961.
Provenance
Collection particulière, France
Vente: Pierre Bergé & Associés, Art Moderne et Contemporain, 11 décembre 2007
Collection particulière
Exhibited
Paris, Galerie Creuzevault, Dmitrienko, mars 1962
Toulon, Musée de Toulon, Dmitrienko: Presences, 1961-1974, 14 juillet - 30 septembre 1984; catalogue, illustré
Paris, Centre National des Arts Plastiques, Dmitrienko, 27 novembre 1984 - 13 janvier 1985; catalogue, no. 22, p. 67, illustré
Catalogue Note
Toute☂fois, il est possible de voir poindre, ici et là, des références plus explicites et frontales aux inquiétudes du peintre [...] Le contexte tumultueux et violent des années 60 [...] résonne dans la peinture de Pierre Dmitrienko. Non de façon anecdotique ou documentaire, mais du tréfonds même de la peinture. À la différence d’un art qui s’attache à stigmatiser les infamies d’une époque en mettant la peinture au service d’une pensée militante (comme dans la Figuration Narrative), Dmitrienko part de son vocabulaire plastique personnel et retrouve au travers de lui les stigmates de l’Histoire.
À partir de 1965, la peinture de Pierre Dmitrienko change radicale- ment de régime formel. Le peintre utilise un compresseur et réalise certains de ses tableaux à la bombe aérosol et au pistolet. Une nouvelle écriture naît, plus directe, plus inscrite dans l’urgence du temps. [...] Jusqu’à sa mort e🍸n 1974, la peinture de Pierre Dmitrienko relève d’une forme de responsabilité politique. Politique et non partisane. Dmitrienko ne se bat en effet sous aucun drapeau, ni celui de la figuration ni celui de la non-figuration ; son art n’est pas non plus, de façon illustrative, politique. Car c’est au sein de l’acte pictural lui-même que le peintre accède à une dimension morale (et non moraliste) et politique (et non militante). Je ne cherche pas à ce que l’élément historique soit constitutif de mon œuvre, mais j’ai le sentiment que malgré ma volonté de situer l’homme dans aucun lieu défini, ni lui signifier par aucun signe extérieur l’appartenance à un événement particulièrement reconnaissable, je ne peux m’empêcher de penser que ce sont des êtres « historiques », authentiques et qu’ils n’échappent pas au contenu historique de mon époque. Ils le sont d’autant plus lorsque la forme est expressionniste. J’aimerais arriver à les faire sortir de cette « histoire » parfois trop humaine.
Bernard Marcadé