Collection Michael Hamson, Los Angeles, acquis in situ en 2008

Hamson, Art of the Abelam, 2015, p. 103

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Imposant la pureté de sa forme et la luminosité de sa teinte monochrome, cette création Abelam, à notre connaissance unique, s'inscrivait dans le corpus très restreint des pierres sacrées de Papouasie Nouvelle-Guinée. « Les pierres peuvent varier de forme, de matériau et de dimension, mais il semble qu’il s’agisse toujours d’un minéral [..] pouvant atteindre jusqu’à un mètre. Il existe une pierre par grande catégorie de nourriture, regroupant souvent plusieurs types de plantes, distinguant parfois entre eux des cultivars de la même espèce. [...] Il semble qu’autrefois étaient en usage des pierres dédiées à d’autres catégories, différentes des plantes, notamment une pour les oiseaux, une pour les cochons » (Coupaye, « Des Images, des nœuds et des toiles. Pierres sacrées et ignames à Nyamikum (district de maprik, East Sepik province, Papouasie-Nouvelle Guinée) » in Techniques et Culture, n° 58, 2012, p. 147).  

Par son apparence singulière, rappelant un large crochet, cette pierre Abelam évoque une tête de casoar très stylisée. Cette forme se retrouve sur de nombreuses sculptures zoomorphes, dont deux de l’ancienne collection Marcia et John Friede (New Guinea Art, Masterpiece from the Jolika Collection of Marcia and John Friede, 2005, p. 342-343, n° 307 et 308). Ces affinités formelles permettent de supposer que cette pierre était autrefois consacrée aux oiseaux. Assimilées à des reliques des héros fondateurs à l’origine de la culture et de l’élevage, ces pierres assuraient la « présence fertile du héros culturel, présence minéralisée, donc immuable, et dispersée/répartie dans les différents villages » (Coupaye, idem, p. 149).

Elle fascine par l’évidence de sa forme. Archétype de l’abstraction dans l’art océanien, cette œuvre transcende la représentation figurative : « Ce qui nous fascinait dans cet art était sa primitivité absolue, son intense […] expression de force et de vie dans sa forme la plus simple » (Nolde, Das Eigene Leben, 1931, p. 158).