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Importante paire d'aiguières au char de Neptune en bronze doré du milieu du XIXe siècle, attribuée à François Villemsens
Description
- gilt bronze
- Haut. 57,5 cm, larg. 24 cm
- Height 22 2/3 in; width 9 1/2 in
Literature
E. Voirot, Créer le multiple : la Réunion des fabricants de bronze (1839-1870), thèse de doctorat, Université Paris Ouest Nanterre - La Défense, 2014
Condition
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Catalogue Note
Descendant très probablement d'une famille de batteurs d'or et d'orfèvres au XVIIIe siècle, François Villemsens établit son atelier dans le Marais, d'abord au 18 rue Michel Le Comte, puis au 71 rue du Temple (sans doute dans l'ancien hôtel du duc de Saint-Aignan en face du passage Saint-Avoye).
Dès 1835, il entre à la Réunion des fabricants de bronze, héritière de l'ancienne corporation des fondeurs, et participe régulièrement aux Expositions des produits de l'industrie française. En 1834, il expose un fac-similé de l'armure de François Ier, salué par les Archives du Commerce et de l'Industrie (Paris, 1834, p. 157). Après une première médaille d'argent lors de l'Exposition de 1839, le journal L'Illustration remarque, lors de sa participation à celle de 1844, "[sa] spécialité religieuse [qui] ne repousse pas le progrès, surtout au point de vue de l'art" (n° 63, samedi 27 mai 1844, p. 200). Villemsens rejoint alors la catégorie "Bronze d'art et d'ameublement" aux côtés de Thomire & Cie et de Paillard, pour ne citer que les plus célèbres.
Fort d'une autre médaille d'argent lors de la dernière Exposition des produits de l'industrie française en 1849, c'est avec confiance qu'il aborde l'Exposition Universelle de Londres en 1851 où il décroche une nouvelle médaille en soumettant les vases mentionnés plus haut. Le succès le mène jusqu'à New York où il participe à l'Exposition Universelle de 1853 et figure dans The Official catalogue of the New-York exhibition of the industry of all nations, p. 154, au n°15 comme "Bronze candelabras, groups, lamps, etc. Villemsens & Co, manu. 71 rue de Temple, Paris".
A nouveau médaillé à l'Exposition Universelle de Paris en 1855, Villemsens offre en 1863 de financer la remise d'un prix de ciselure qui sera remis chaque année par la Réunion des fabricants de bronze, témoignant ainsi de sa réussite professionelle et suscitant la reconnaissance de ses pairs (cf. E. Voirot, op. cit. pp. 147-150). Après une ultime participation à l'Exposition Universelle de 1867 où il présente un très beau moulage d'une des portes du Baptistère de Florence, Villems𝄹ens se retire des a🌞ffaires.
Sculpteurs, bronziers ou orfèvres affectionnèrent particulièrement la forme de l'aiguière pour exprimer, durant le second quart du XIXe siècle, leur science de l'ornementation, laissant libre cours à une certaine exubérance. L'art de la Renaissance fut l'une de leurs principales sources d'inspiration, et en particulier le maniérisme, très enclin à multiplier les citations mythologiques, ainsi que l'illustrent ces aiguières. Contemporains de Villemsens, le sculpteur Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume et l'orfèvre Charles Wagner réalisèrent en 1844 une aiguière sur le thème d'Ondine - reproduite dans les Albums Maciet - où, là encore, le décor ne laisse pas un seul pan de surface inexploité (D. Alcouffe, A. Dion-Tenenbaum et P. Ennès, op. cit., p. 311, fig. 162a).
Renommé, comme on l'a vu, dans l'exécution d'ornements religieux, Villemsens ne se limita pas à ce domaine et contribua également à renouveler le genre du bronze décoratif pour une clientèle profane et fortunée.