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Lot 6
  • 6

Rouet et quenouille en piqué d’écaille incrustée d’or et de nacre, monture en bronze doré, probablement Naples, milieu du XVIIIe siècle

Estimate
40,000 - 60,000 EUR
bidding is closed

Description

  • turtleshell, mother-of-pearl
  • Long. 35 cm, haut. 22 cm
  • 22cm. high, 35cm. wide; 8¾in., 1ft. 1¾in.
le socle ovale en écaille de tortue incrustée de nacre et piqué d’or, coulé et point d’or ; la quenouille et les autres éléments également en écaille de tortue décorée de masques, volutes, festons et cartouches; la roue ponctuée d’ancres miniatures évoquant le gouvernail d’un navire.



Gilt-bronze mounted tortoishell, mother-of-pearl and gold piqué spinning wheel and distaff, probably Italian, Naples, mid-18th Century




the elongated oval base of tortoiseshell inlaid in mother of pearl and gold coulé et point, the tortoiseshell distaff and other elements similarly decorated with masks, scrolls and other patterns, the wheel itself whimsically recalling a ship’s wheel with anchor inserts.

Provenance

Par tradition, ancienne collection Sir Julian Goldsmid, sa vente à Londres, les 8-29 juin 1896

Vente Christie’s à Londres, le 26 octobre 19𒐪89, lot 23

PROVENANCE

The Sir Julian Goldsmid sale,🐲 Christie’s, London, 💯8-29 June 1896 (by repute)

Christie’s London, 26 October 1989, lot 23

Literature

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Sir Geoffrey de Bellaigue, The James A. de Rothschild Collection at Waddesdon Manor, vol. II, Londres, 1974, pp. 840-842

Sylvia Groves, The History of Needlework Tools, Londres, 1966

Richard Patterson, “Spinning and Weaving”, A History of Technology, ed. Singer, vol. III, Oxford, 1957

Collectif, Schatzkammer der Residenz München Katalog, Munich, 1970, no. 1124

COMPARATIVE LITERATURE

Sir Geoffrey de Bellaigue, The James A. de Rothschild Collection at Waddesdon Manor, vol. II, London, 1974, pp. 840-42

Sylvia Groves, The History of Needlework Tools, London, 1966

Richard Patterson, “Spinning and Weaving”, A History of Technology, ed. Singer, vol. III, Oxford, 1957

Various authors, Schatzkammer der Residenz München Katalog, Munich, 1970, 1124

Catalogue Note


THE ENGLISH TRANSLATION OF THIS NOTE FOLLOWS THE FRENCH

Notice de catalogue

Cet exceptionne🎶l et rare rouet de salon en piqué napolitain est, avec celui visible au Louvre et celui conservé à Waddesdon Manor, le seul exemplaire de ce type à être parvenu jusqu’à nous. Son décor s’inspire harmonieusement des chinoiseries imaginées par l’ornemaniste Jean Bérain (1640-1711). Il correspond parfaitement à la description du rouet, autrefois dans la collection du parlementaire anglais Sir Julian Goldsmid (1838-1896) et figurant dans sa vente après-décès chez Christie’s à Londres, les 8-29 juin 1896: « A Model of a Spinning Wheel, with distaff, inlaid with masks, scrolls and arabesques in gold and mother-o’-pearl, and mounted with metal-gilt ».

UN PASSE-TEMPS ARISTOCRATIQUE

Ces rouets miniatures, dits de salon, étaient particulièrement appréciés des dames de qualité à travers toute l’Europe. Toute jeune femme accomp🔯lice se devait de savoir filer, et cﷺes objets étaient aussi utilitaires que décoratifs.

Certains d’entre eux étaient conçus pour pouvoir être posés sur les genoux, tandis que d’autres prenaient place sur de petitesꦰ tables volantes ; ils étaient bien sûr destinés à filer la soie, le lin ou enc𒊎ore la laine. Une courroie reliait l’épinglier et la bobine à la roue qui était activée par une manivelle. La fileuse alimentait l’épinglier en fibres textiles tandis sa main droite actionnait la roue.

Artisanat rural à l’origine – exécuté au moyen de rouets plus imposants pour la laine ou le lin – le filage fut, dès la première moitié du XVIe siècle, adopté comme passe-temps par l’aristocratie et fit bientôt son apparition sur certains portraits comme celui d’une Dame filant par l’artiste néerlandais Maerten van Heemskerck (Musée Thyssen-Bornemisza, M🐓adrid, inv. no. 183) : datable vers 1531, il représente la femme d’un éminent édile de la ville de Haarlem, arborant un luxueux rouet en or ou bronze doré, et en nacre.

Au XVIIIe siècle, la mode s’était répandue à travers l’Europe, et l’on trouvait des rouets de salon dans toutes les demeures patriciennes, que ce soit en Italie, en Allemagne, en Autriche ou en France. Comme le relève Sylvia Groves (op. cit., p. 56), la duchesse de Northumberland (1716-1776), séjournant à Paris en 1770, mentionne dans son journal une visite chez un marchand, à l’issue de laquelle son amie Lady Berkeley « fit p🍸orter dans sa voiture une centaine de rouets afin d’en choisir quelques-uns ».

Ce passe-temps était aussi associé dans la mentalité de l’époque à l’idéal de l’épouse vertueuse et, dès lors, était considéré comme particulièrement approprié pour l’éducation des jeunes filles. La connotation morale du filage est confirmée par l’inscription figurant sur une gravure de Jacques André Joseph Aved (1702-1766) : « loisir mis à profit, moeurs douces, coeur sincère ». Ainsi, les dames de la bonne société n’hésitaient pas à être portraiturées filant à leur rouet miniature, comme dans le Portrait présumé de Marie-Françoise Pouget, seconde femme de Chardin des environs de 1760 par le même Aved (Musée Carnavalet, Paris, inv. no. P49), qui figure un modèle qui n’est pas sans rappeler le nôtre (fig. 1). Il faut aussi mentionner à cet égard le charmant autoportrait de l’archiduchesse Marie-Christine d’Autriche, duchesse de Teschen (1742-1798), fille de l’impératrice Marie-Thérèse et soeur de la reine Marie-Antoinette, et montrant un exemplaire plus simple mais identique au nôtre (inv. no. GG8786, Kunsthistorisches Museum à Vienne, fig. 2).

La popularité des rouets de salon perdura jusqu’à la fin du XIXe siècle, comme l’en attestent les nombreuses photographies de la reine Victoria et de sa fille la princesse Louise, posant en train de filer. On peut encore en observer un sur une vue prise en 1912 de la Morning Room de Marlborough ♕House, alors résidence de la reine Alexandra à Londres.

UNE PIÈCE UNIQUE

Réalisés d’après des modèles simples en bois, les rouets de salon étaient souvent enrichis de marqueterie précieuse ou de petits panneaux de laque, montés en laiton ou bronze doré. Les meilleurs ébénistes et artisans étaient sollicités par leurs clients pour leur fournir de tels objets. Pietro Piffetti (1701-1777), ébéniste de la cour de Turin, est connu pour être l’auteur, vers 1740, d’un ravissant modèle somptueusement marqueté d’ivoire et d’écaille, aujourd’hui conservé au Victoria & Albert Museum, à Londres (inv. no. W.159.1-7-1921, fig. 4). Le même musée abrite également un autre exemplaire en vernis Martin, exécuté à Paris la décennie suivante (inv. no. 4475:1-1858, fig. 5).

Seuls deux autres rouets en piqué sont connus et peuvent être comparés à celui, particulièrement élaboré, que nous présentons. Celui provenant des collections de Hamilton Palace et figurant maintenant dans la donation du Baron Ferdinand de Rothschild à Waddesdon Manor, constitue un rare exemple de rouet typiquement français d’époque Louis XV, combiné à un décor en piqué (inv. no. 2243, fig. 3). Le second exemplaire, décoré d’une écaille plus claire, appartient aux collections du château d’Ecouen et se trouve en dépôt au musée du Louvre (inv. no. ECL 20691, fig. 6) : c’est le seul rouet que l’on puisse véritablement comparer au nôtre. Inscrit sous le socle « Tomaso Taglaferro fecit », il provient du baron Mayer Carl de Rothschild (1820-1886) qui le légu▨a à sa fille Adèle, baroꦡnne Salomon de Rothschild (1843-1922).

Cependant, l’exceptionnelle qualité du travail 𒅌du piqué sur notre rouet, associant coulé et point d’or aux incrustations de nacre, atteint ici un degré bien sܫupérieur de raffinement et semble indiquer qu’il a certainement appartenu à une grande famille aristocratique.

Catalogue note

This exceptionally rare piqué work spinning wheel, or rouet de salon, is arguably the only example surviving, together with a similar spinning wheel in the Louvre and one other at Waddesdon Manor. It displays a particularly well-balanced decoration derived from the Chinoiserie drawings by the influential ornemaniste Jean Bérain (1640-1711). The present piece could fit the descri🦄ption of one formerly in the collection of Sir Julian Goldsmid, MP (1838-1896) and included in his posthumous sale, Christie’s London, 8-29 June 1896: “A Model of a Spinning Wheel, with distaff, inlaid with masks, scrolls and arabesques in gold and mother-o’-pearl, and mounted with metal-gilt”.

A NOBLE PASTIME

In the 18th century, miniature spinning wheels would have been a common s🔯ight in the refined drawing rooms of ladies of title across Europe. They were therefore made for display as much as for use, since spinning was deemed one of the accomplishments required of young women. Some such wheels were intended for placing on the knees, while others were meant to rest on small tables. They were designed for spinning fibres such as silk or flax, or sometimes wool, into thread. A cord would connect the flyer to the wheel, which was operated by turning a handle attached to it. The user would feed the fibres into the flier with her left hand, while the right hꦓand turned the wheel.

Originally a rural craft – larger, wooden wheels would be operated for linen or wool – spinning was adopted by the aristocracy from as early as the first half of the 16th century, and soon made its way into art, as shown in the striking “Portrait of a lady spinning” by Dutch artist Maerten van Heemskerck (Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid, inv✨. no. 183). Dating from around 1531, it depicts the distinguished wife of a pro🐟minent Harleem town council member with an elaborate lap spinning wheel in gilt-bronze or giltwood and mother-of-pearl.

By the 18th century, the fashion had spread throughout Europe, and diminutive spinning wheels were to be found in the best morning rooms across Italy, Germany, Austria and France. As noted by Sylvia Groves (op. cit., p. 56) in 1770 the Duchess of Northumberland (1716-1776), then staying in Paris, recorded in her diary a visit to a marchand, where her travelling companion, Lady Berkeley, “had 100 Spinning Wheels brought intoꦕ the Coach tꦿo chuse of.”

Spinning on miniature had by then become associated with pastoral ideals of domesticity and virtue, and was therefore deemed a particularly appropriate accomplishment for maiden girls. The moral connotations of this activity are clear from an inscription found on an engraving by Jacques André Joseph Aved: spinning – the artist informs us - meant “loisir mis à profit, moeurs douces, coeur sincere”. Thus, ladies would sometimes require of painters to be portrayed at a rouet de salon, as seen in the Portrait présumé de Françoise-Marie Pouget (1702-1766) from around 1760 (Musée Carnavalet, Paris), which features a not dissimilar model (fig. 1). Remarkable in this🦋 respect is also a self-portrait of Archduchess Marie-Christine of Austria (1742-1798), daughter of Empress Maria Theresa and sister of Queen Marie-Antoinette, and showing a simpler spinning wheel of the same design to the p🃏resent one (fig. 2).

The enduring popularity of this pursuit, which lasted until the late 19th century, is furthermore attested by numerous photographic p✨ortraits of Queen Victoria and her daughter, Princess Louise, intent on spinning. As late as 1912, one spinning wheel can be seen in a photograph of the Morning Room at Marlborough House, London, then residence of Queen Alexandra.

A UNIQUE PIECE

Current designs of more modest wheels in wood were adopted, but enhanced by precio👍us inlaಌys or lacquered panels, and mounted with gilt-bronze or brass.

The greatest cabinet-makers of the age would be involved in supplying such items for their patrons. A case in point is that of the ébéniste to the Royal court of Turin, Pietro Piffetti (1701-1777) who around 1740 produced an enchanting model sumptuously inlaid with ivory and tortoiseshell now at the Victoria & Albert Museum, London (inv. no. W.159.1-7-1921, fig. 4). The same museum also houses a Vernis Martin spinning wheel made in Paris in the following decade (inv. no. 4475:1-1858, fig. 5).

Only two other piqué work pieces are known that can be likened to the more meticulously accomplished present spinning wheel. One, from the Hamilton Palace collection and now part of the Baron Ferdinand de Rothschild bequest at Waddesdon manor, is an intriguing example of a markedly French, Louis XV design applied with piqué work (inv. no. 2243, fig. 3). The other, displaying a lighter tortoiseshell, is in the Louvre, on loan from the Château d’Ecouen (inv. no. ECL 20691, fig. 6). The only truly comparable piece to the present lot, this is inscribed underneath “Tomaso Taglaferro fecit”, and belonged in the collection of Baron Mayer Carl de Rothschild (1820-1886), upon whose death it passed on🐎 to his eldest daughter, Baroness Adèle (1843-1922).

The superior quality of the piqué work applied to the oval base, in gold coulé et point and inlaid with mother-of-pearl, however, places the present rouet de salon on an altogether different level of refinement, indicating that it wওould most certainly have belonged to a grand aristocratic family.