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Lot 55
  • 55

Statue, Sénufo, Côte d'Ivoire

Estimate
90,000 - 130,000 EUR
bidding is closed

Description

  • wood
  • haut. 67 cm ; 26 3/8 in

Provenance

Collection Louis Carré (1897-1987), Paris
Collection Charles Gillet (1879-1972), Lyon
Alain de Monbrison, Paris
Collection Michel Gaud, Saint-Tropez
Sotheby's, Londres, 29 novembre 1993, n° 26
Charles-Wesley Hourdé, Paris
Collection privée, Paris

Exhibited

New York, Museum of Modern Art, African Negro Art, 18 mars - 19 mai 1935 / San Francisco, Museum of Art, 26 juillet - 12 septembre 1935 / Manchester, Currier Gallery of Art, 10 juin - 8 juillet 1935 / Cleveland, Cleveland Museum of Art, 23 juillet - 2 septembre 1935 / Chicago, Arts Club of Chicago, 15 novembre - 9 décembre 1935 / Milwaukee, Art Institute, 7 - 26 janvier 1936 / Hartford, Wadsworth Atheneum, 25 mars - 14 avril 1936
New York, The Museum of Primitive Art, Senufo Sculpture from West Africa, 20 février - 5 mai 1963 / Chicago, Art Institute of Chicago, 12 juillet - 11 août 1963 / Baltimore, Baltimore Museum of Art, 17 septembre - 27 octobre 1963
Amiens, Chapelle de la visitation, Arts et Peuples du Mali, 14 octobre - 29 novembre 1994

Socle de Kichizô Inagaki (1876-1951)
Photographié par Soichi Sunami lors de l'installatio💞n de l'exposition൩ au MoMA en 1935

Literature

Sweeney, African Negro Art, 1935, n° 66 (listée)
Evans, Portfolio African Negro Art, 1935
Goldwater, Senufo Sculpture from West Africa, 1964, n° 122 et 122a
Ndiaye, Arts et Peuples du Mali, 1994, p. 36 et 68, n° 106
Hourdé, Passeurs de Rêves, 2016, p. 10-13, n° 2

Catalogue Note

Il est des œuvres dont l’importance dans le contexte d’origine égale le prestige de leur histoire dans les collections occidentales. Cette statue Sénufo de la très raffinée collection du galeriste parisien Louis Carré fut sélectionnée, en 1935, pour figurer dans l’emblématique exposition African Negro Art au MoMA (New York) ; par le photographe américain Walker Evans pour son célèbre portfolio (1935), puis en 1963 par Robert Goldwater pour la première exposition monographique consacrée à l’art Sénufo : Senufo Sculpture from West Africa (Museum of Primitive Art, New York). Soclée par Kichizô Inagaki, elle personnifie l’histoire de la découverte et de la reconnaissance des arts d’Afrique, de part et d’autre de l’Atlantique.

Si la grande statuaire Sénufo compte parmi les icônes de l’art africain, ses témoins liés à la société féminine du Sandogo sont particulièrement rares. Les créations appartenant aux devins Sandebele reflètent en effet le plus souvent, dans leurs petites dimensions, le cadre confiné dans lequel exerçaient ces praticiennes. Cependant, « l’envergure des œuvres d’art utilisées au cours des pratiques divinatoires annonce les compétences et le pouvoir du devin. Ceux dont la renommée avait dépassé les frontières de leur territoire pouvaient ainsi commanditer des œuvres très ambitieuses » (Gagliardi, Divination and Sénufo Sculpture in West Africa, 2010, p. 3).

Sous l’apparence d’une figure féminine porteuse de coupe, les grandes statues des Sandebele associent des signes qui unissent les principes féminins, masculins et du règne animal, illustrant ainsi l'universalité et la puissance des esprits de la nature invoqués par ces devins (AFAA, Corps Sculptés, Corps Parés, Corps Masqués, Chefs-d’œuvre de la Côte d’Ivoire, 1989, p. 79). Seules quatre autres statues composent ce corpus éminemment restreint : celle de l’ancienne collection Boussard (Sotheby’s, Paris, 24 juin 2015, n° 57), la figure de la collection Brian Leyden (Sotheby’s, Paris, 5 décembre 2007, n° 3), celle de la collection Viviane Jutheau, Comtesse de Witt (Sotheby’s, Paris, 14 décembre 2016, n° 5) et enfin la statue conservée au musée du quai Branly-Jacques Chirac (AFAA, idem, n° 3).

Si chacune illustre les traits fondamentaux des anciens styles développés dans la région septentrionale et le centre-nord du pays Sénufo, aux confins de la😼 Côte d’Ivoire et du Mali, elles tém🌠oignent également d’individualités artistiques très marquées. A travers l’œuvre de l’ancienne collection Louis Carré, le sculpteur a ainsi imposé la singularité de son geste artistique, dans la souplesse « dansante » de la pose et l’épure moderniste des volumes.

There are works whose significance in their original context equals the prestige of their history in Western collections. This Senufo statue, from the exquisitely refined collection of Parisian gallery owner Louis Carré, was selected in 1935 to be featured in the emblematic African Negro Art exhibition at the MoMA in New York by American photographer Walker Evans for his famous portfolio (1935), and subsequently in 1963 by Robert Goldwater for the first monographic exhibition devoted to Senufo art: Senufo Sculpture from West Africa (Museum of Primitive Art, New York). With its base crafted by Ki♍chizô Inagaki, it embodies the whole history of the ♕discovery and recognition of the Arts of Africa, on both sides of the Atlantic.

Although the great Senufo statuary are among the icons of African art, the pieces related to the female society of the Sandogo are particularly rare. These creations belonged to the Sandebele oracles and often reflect, in their small dimensions, the confined premises where these specialists practised their art. However, "the scale of the works of art used for divinatory practices asserts the skill and power of the oracle. Those whose fame had crossed the borders of their territory could thus commission very ambitious pieces" (Gagliardi, Divination and Sénufo Sculpture in West Africa, 2010, p. 3).

In the guise of a female figure bearing a cup, the great Sandebele statues combine signs that unite feminine and masculine principles as well as those of the animal kingdom, thus illustrating the universality and power of the spirits of nature invoked by these oracles (AFAA, Corps Sculptés, Corps Parés, Corps Masqués, Chefs-d’œuvre de la Côte d’Ivoire, 1989, p. 79). Only four other statues make up this eminently restricted corpus: that of the former Boussard collection (Sotheby’s, Paris, 24 June 2015, No. 57), the figure of the Brian Leyden collection (Sotheby’s, Paris, 5 December 2007, No. 3), that of the Viviane Jutheau, Comtesse de Witt collection (Sotheby’s, Paris, 14 December 2016, No. 5) and finally the statue kept in the Musée du quai Branly-Jacques Chirac (AFAA, idem, No. 3)

Although each ಞone incorporates the fundamental traits of the ancient styles developed in the northern and north-central regions of ♏Senufo country, on the borders of Côte d'Ivoire and Mali, they also display very marked artistic individualities. In the figure of the former Louis Carré collection, the sculptor asserted the singularity of his artistic gesture in the "dancing" litheness of the pose and the modernist volumes.

Senufo figure, Côte d'Ivoire