Statue, Baulé, Côte d'Ivoire

Charles Ratton (1895-1986), Paris
Collection du Dr. Jean Desmedt (1926-2009), Bruxelles, acquis ca. 1964
Sotheby's, Paris, 5 décembre 2006, n° 158
Collection privée, Allemagne, acquis lors de cette vente 

Excellent condition overall. Small thin cracks inherent to the wood on the proper left shoulder. Lacks of material under the base caused by insects. Wonder full patina consistent with great age of the piece.
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La statuaire Baulé compte parmi les styles de l'art africain dont l'esthétique s'est imposée le plus tôt en Occident. Au moment où les artistes modernes découvrent à Paris « l'art nègre », c'est elle qui depuis les colonies françaises parvient le plus facilement sur le marché et intègre ainsi leurs collections. Cette statue, appartenant autrefois à Charles Ratton, fait partie de ces témoins qui ont contribué à la reconnaissance de l’art Baulé. Appréciée pour sa « concentration paisible », sa « réflexion introspective » (Vogel,  L’art Baoulé. Du visible et de l’invisible, 1999, p.28) et pour le « classicisme » des critères de beauté qu'elle véhicule, la statuaire Baulé toucha immédiatement et à l'évidence la sensibilité occidentale. Délicat témoignage du corpus des conjoints mystiques de l’au-delà, cette statue blolo bian se distingue par son interprétation de l’idéal physique en pays Baulé : face « en cœur » aux traits parfaitement équilibrés, finement ouvragés, modelé des genoux signifiés par un méplat et doigts aux phalanges détaillées. Elle s’affirme par la précision ornementale – mise en exergue par la très belle patine brillante - des scarifications baule ngolè et des tresses de la coiffure élaborée et s'apparente à deux figures publiées par Gottschalk (L'art du Continent noir Afrique. Du Guimballa aux rives du Kongo, 2005, p. 184).