4 p. in-12 (175 x 110 mm). Papier de grand deuil.

Lettre inédite : conseils à un jeune littérateur.



Philosophe et moraliste, Paul Desjardins (1859-1940) est le frère d’Abel Desjardins, l’un des camarades de Marcel Proust au lycée Condorcet, où il enseigne à partir de 1906. Il fonde l’Union pour l’Action morale, au bulletin duquel Proust s’abonna et où il lut, dès 1893, des extraits de Ruskin. Dans cette lettre inédite, l’intellectuel dresse pour le jeune Proust un "catalogue d’une petite bibliothèque idéale" et recommande notamment la lecture d’auteurs qu’il classe chronologiquement : Platon, Xénophon, Le Banquet (notons que ce sera le titre de la revue que Proust fondera au Lycée Condorcet et qui parut de mars 1892 à mars 1893), Montaigne, Shakespeare (dont il cite 6 titres), Milton, Comus et Lycidas, Pascal, Racine, Joubert, Chateaubriand, Lamartine, Emerson, Goethe, Renan, Fromentin, etc. Il termine ainsi son catalogue : "etc., etc. (pas trop). Et maintenant que la sincérité ne vous abandonne jamais ! Paul Desjardins".



Paul Desjardins apparaît dans la Recherche, quand Legrandin en recommande la lecture à Combray : "Connaissez-vous, monsieur le liseur, me demanda-t-il, ce vers de Paul Desjardins : Les bois sont déjà noirs, le ciel est encor bleu. N'est-ce pas la fine notation de cette heure-ci ? Vous n'avez peut-être jamais lu Paul Desjardins. Lisez-le, mon enfant ; aujourd'hui il se mue, me dit-on, en frère prêcheur, mais ce fut longtemps un aquarelliste limpide..." (Pléiade, I, p. 118-119).



Exposition : Marcel Proust and His Time, n° 251.



Références : Dictionnaire Proust, p. 297. -- G.D. Painter, "Proust, Paul Desjardins et Pontigny", p. 279 sq.