In-4 (285 x 200 mm pour les feuilles ; 310 x 221 mm pour la couverture). En feuilles, sous une couverture de feutre du Japon imprimée en lettres d’or, deux cordons de soie, l’un rose tendre, l’autre noir, attachés à l’étiquette de prix à l’intérieur du second plat de la couverture et portant l’indication du prix de chaque type de papier ("Prix 15 francs"). Sous emboîtage de maroquin bleu, encadrement d’un filet doré, titre doré sur le plat et sur le dos dans des cadres de filet doré, armes du comte de Ribes en queue du premier plat (A. Lobstein, 2000).Gardes et marges de 2 feuillets jaunies. Pliure de 3 bifeuillets restaurée, 2 bifeuillets fendus. Rare exemplaire sur Hollande, avec un poème autographe. Édition originale de ce chef-d’œuvre symboliste, l'un des premiers livres de peintre. Illustrée de 4 dessins d’Édouard Manet gravés sur bois, dont : - ex-libris sur Japon illustré d’un fleuron, contrecollé sur la page de garde (108 x 63 mm) ; - gravure sur Japon pelure, représentant un faune assis, en feuille (173 x 243 mm) ; - vignette et cul-de-lampe, dans le texte. Les deux premières gravures sont rehaussées à la main par Manet d’un délicat lavis rose, ainsi que l’artiste l’écrit à Mallarmé en 1875 : "Il faut absolument éviter les frais de coloriage, ce serait épouvantable -- je me charge de le faire moi-même -- il me faut une journée". Un des 175 exemplaires sur Hollande (n° 102, justifié à l’encre rouge). L’ex-libris de l’exemplaire n’est pas complété. "Comme un diamant dans un écrin de perle" (Swinburne). Quand Alphonse Lemerre fut dissuadé par François Coppée et Anatole France ("On se moquerait de nous", dit-il) d’inclure le poème dans le Parnasse contemporain, Mallarmé prit la décision de le publier séparément et fit appel à Alphonse Derenne, participant personnellement à l’édition. Paru l’année suivant sa traduction du Corbeau d’Edgar Poe illustrée par Édouard Manet, ce recueil, avec les cordons de soie rose et noire, les gravures, les rehauts de lavis rose par Manet évoquant la couleur des cordelettes, et sa couverture en "feutre du Japon" se présente comme un objet de raffinement extrême. Il est souvent considéré comme un des premiers livres de peintre. "Cette publication offerte aux bibliophiles, montre, avec les matériaux les plus rares, tout le savoir-faire qui honore la Typographie et l’Édition contemporaine" (prospectus). Huysmans décrit ainsi les raffinements de cet ouvrage si propre à séduire le héros d’À Rebours : "Des Esseintes éprouvait aussi de captieuses délices à palper cette minuscule plaquette, dont la couverture en feutre du Japon, aussi blanche qu’un lait caillé, était fermée par deux cordons de soie, l’un rose de Chine, et l’autre noir. Dissimulée derrière la couverture, la tresse noire rejoignait la tresse rose qui mettait comme un souffle de veloutine, comme un soupçon de fard japonais moderne, comme un adjuvant libertin, sur l’antique blancheur, sur la candide carnation du livre, et elle l’enlaçait, nouant en une légère rosette, sa couleur sombre à la couleur claire, insinuant un discret avertissement de ce regret, une vague menace de cette tristesse qui succède aux transports éteints et aux surexcitations apaisées des sens." [On joint :] Mallarmé, Stéphane. À un mendiant [Aumône]. 1862. Poème autographe. 2 pages et demie in-8 (215 x 164 mm), sous passe-partout, dans le même emboîtage. Encre bleue. Première des trois versions de ce poème connu aussi sous les titres "Aumône" et "À un pauvre", ce manuscrit fut envoyé en 1864-1865 par Mallarmé à l'imprimeur et poète provençal, Théodore Aubanel (1829-1886). Une seconde version de ce poème sera publiée dans Le Parnasse contemporain le 12 mai 1866, puis repris dans les Poésies de 1887.

Théodore Aubanel (pour le poème).

Pour le poème : Œuvres complètes, éd. B. Marchal, Pléiade, I, p. 122-123 et notes p. 1162. Ce manuscrit est resté inconnu de Bertrand Marchal, qui, pour son édition des Œuvres complètes, s’est référé à l’édition de C.P. Barbier et Ch.G. Millan.

Gardes et marges de 2 feuillets jaunies. Pliure de 3 bifeuillets restaurée.
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