Collection privée, Suisse, avant 1980

Indianapolis Museum of Art, Indianapoli﷽s (prêt long terme)

Adams, Threads of Life A Private Collection of Textiles from Indonesia and Sarawak, The Katonah Gallery, 1981 : n.p., fig. 5.

Raynor Vivien, "Indonesian Textile design", in The New York Times, 12 juillet 1981 : section 11, p. 22.

The Katonah Gallery, Westchester, Threads of Life A Private Collection of Textiles from Indonesia and Sarawak, 7 juin-26 juillet 1981, n° 18

Sumba, entre Bali et Timor, est renommée pour son univers textile, tout en virtuosité technique et splendeur décorative et en particulier pour les hinggi, sans doute l’une des productions les plus originales de l’île. Eléments clés du vestiaire masculin, ils sont ainsi tissés invariablement par paires et portés, autour des épaules et autour des hanches, lors des évènements formels et des cérémonies de prestige. Leur valeur est si grande qu’ils jouent en outre un rôle clé dans les cérémonies d’échanges de biens et de présents. Les plus beaux des hinggi interviennent même dans les rites funéraires où ils servent de linceuls. Dans certains cas exceptionnels, tels le décès d’un roi, le corps du défunt est préservé dans une centaine de hinggi avant l’organisation des funérailles.

Comme souvent dans le monde indonésien, le textile est un moyen d’affirmer son identité par un subtil langage de décor et de couleurs. Deux couleurs principales ornent ainsi les hinggi ; le bleu, extrait de l’indigo, et le rouge tirant sur le rouille, particulièrement convoité, tiré des racines du Morinda citrifolia. Quant aux motifs, leur choix et leur emplacement procèdent d’une tradition admirablement préservée. La partie centrale d’un hinggi indique, par exemple, le statut de son propriétaire ainsi que le royaume auquel il appartient. Cette sauvegarde des traditions, dans un espace largement maritime, particulièrement perméable aux influences étrangères, est une des caractéristiques de Sumba. Là, tout en🎶 bénéficiant des relations d’échanges avec les territoires voisins, s’est conservé un répertoire ancien de motifs, qui tire sa source dans un contexte hindou-bouddhiste ou, plus prosaïquement, dans le vaste ensemble de la faune et flore locale.

La splendide clarté des couleurs et motifs des hinggi de Sumba es🐼t un témoignage éclatant du talent des tisserandes de l’île et explique le renom de cette production textile, appréciée en Europe dès le début du XXe siècle.