Collection Eric Meyer, Switzerland

Thence by descent to the present owner

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Collection Eric Meyer, Suisse

Puis par descendance au propriétaire actuel

D. Semin, Victor Brauner, Réunion des Musées Natioꦇnaux et Éditions Filipacchi, 1990,ꦐ répertorié p. 314.

René Char : manuscrits enluminés par des peintres du XX^e siècle, catalogue réꦗdig𝄹é par A. Coron, Bibliothèque nationale, 1980.

René Char et ses alliés substantiels, artistes du XX^e siècle, catalogue d'exposition sous la direction de Marie-Claude Char🌄, L'Isle-sur-Sorgue, Association Campredon Art et Culture/Maison René Char, 2003.

René Char, catalogue d'exposition sous la direction d'Antoine Coron, Bib𓆏liothèq🌳ue nationale/Gallimard, 2007.

René Char, Œuvres complètes, Paris, Pléiade, p. 353-354.

M. Ilk, Victor Brauner : Livres illustrés : Catalogue raisonné. [Michael Ilk], 2009.

Lausanne, 1999 : Victor Brauner ou l’enchantement surréaliste, sous la dir. de S. Wuhrmann, Lausanne, Fondation de l’Hermitage, 9 juillet-10 octobre 1999, n° 51. À l’occasion de cette exposition, le manuscrit a fa🔯it l’objet d’un facsimilé (Lausanne, Éd. Meyer/Fondation de l'Hermit✨age 1999).

Les manuscrits enluminés de René Char. Dans la tradition séculaire des manuscrits enluminés qui associent l’artiste et le poète, comme René d'Anjou et Jean Fouquet, René Char sollicite, à la fin des années quarante, les artistes que défendent Yvonne et Christian Zervos, la première dans sa galerie Cahiers d'art, son époux dans la revue éponyme, pour qu'ils enluminent plusieurs de ses manuscrits. Le poète choisit le poème, le format et le support — souvent le papier, parfois leparchemin —, puis calligraphie ses poèmes, leur réservant toujours la "belle page", celle de droite avant de laisser l’artiste occuper l’espace laissé vierge. Ces"alliés substantiels" sont les plus grands artistes de l’art moderne : Jean Arp, Georges Braque, Max Ernst, Alberto Giacometti, Jean Hélion, Wifredo Lam, Henri Laurens, Joan Miró, Pa🍰blo Picasso, Josef Šima, Vieira da Silva, Nicolas de Staël, Zao Wou-ki, etc.

Victor Brauner et René Char se rencontrent vers 1930 alors qu’ils fréquentent le groupe surréaliste. Pendant la guerre, Brauner, juif, se réfugie dans les Alpes de Provence, o✨ù il reçoit le soutien de son ami. L'exclusion de Brauner par les surréalistes en 1948 les rapproche encore.

Les Quatre fascinants datent d’avril 1950, date de la première exposition personnelle de Brauner à la galerie Cahiers d’art, avant celles de 1952, 1955 et 1961. À cette période, le style du peintre avait évolué vers une représentation frontale, bidimensionnelle, angulaire, caractérisé par des couleurs brillantes et une délimitation nette des plans. Ses illustrations font écho aux motifs aztèques et amérindiens ainsi qu’aux hiéroglyphiques égyptiens, rappelant l’attrait des surréalistes pour l’art non occidental, mais aussi à l’art populaire roumain. Brauner développe une mythologie personnelle qui rencontre parfaitement celle de son ami poète. Outre les quatre doubles pages donnant des portraits allégoriques des quatre animaux préférés deRené Char, chacun représentant un élément (le taureau,"soleil aux pointes semblables" ; la truite, créature des"orages transparents" ; le serpent, "prince des contresens" et l’alouette, "extrême braise du ciel"), l’artiste enlumine la couverture, les gardes portant dans chacun des exemplaires une dédicඣace à Yvonne Zervos, la page de titre, une double page avec un personnage synthétisant les quatre animaux, la double page de justification, signée également par Brauner, et la quatrième de couverture♊.

Brauner rehaussa de compositions différentes treize copies calligraphiées des Quatre fascinants

en 1950 —nous en avons recensé deux autres, l’une provenant de la compagne de Brauner, Jacqueline, aujourd’hui conservée au Centre Pompidou (Bibliothèque Kandinsky), l’autre aurait été l’exemplaire de René Charavant de faire partie de la collection Renaud Gillet (Sotheby’s, 27 octobre 1999, lot 116 ; étonnamment, la justification de cet exemplaire annonçait 3 et non 13 exemplaires). Il s’agit sans doute des plus importants et des plus éclatants manuscrits enluminés de René Char. À la même période, Brauner a enluminé plusieurs autres poèmes de René Char : Le Viatique ou non (Bibliothèquenationale, voir René Char, manuscrits enluminés, n° 4), Le Carreau (Centre Pompidou), Le coeur soudain (CentrePompidou), Oiseaux que nous lapidons… (Collection Pierre et Franca Belfond, 2013, lot 53), tous réalisés dans les mêmes années, auxquels il faut ajouter Dans la marche peint en 1963 (ancienne collection Jean Hugues). René Char publiera les Quatre fascinants en 1950 dans les cahiers du Sud (n° 300), et confidentiellement en 1951 avec un frontispice de Charbonnier, ensuite, avec des variantes notamment pour "le Serpent", en 1952 dans La Paroi et la Prairie, puis en 1962 dans

La Parole en archipel.

La Bibliothèque nationale conserve la plupart des manuscrits enluminés de René Char. À la mort d’Yvonne Zervos en 1970, René Char reçut l’ensemble des manuscrits qu’elle avait collectionnés, un ensemble remarquable qu’il enrichit encore. Le poète les expose en 1971 à la Fondation Maeght, puis en 1980 à la Bibliothèque nationale (René Char : manuscrits enluminéspar des peintres du XXe siècle) avant de les céder en 1985 à Daniel Filipacchi. Le bibliophile céda à l'État la majorité de cet enseꦡmble pour la Bibliothèque♋ nationale, qui leur consacra une vaste exposition en 2007, à l'occasion du centenaire du poète.