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MITTERRAND, FRANÇOIS. 4 LETTRES ADRESSÉES À JEAN VERNAISON. 1937-1939.

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2,000 - 3,000 EUR
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描述

  • Mitterrand, François
  • 5 lettres autographes signées à Jean Vernaison. 9 octobre 1937-20 février 1939.
  • ink on paper
15 p. in-12 à  in-4 (de 155 x 74 à 267 x 207 mm). 4 enveloppes autographes.

Lettres inédites de jeunesse. Cette correspondance amicale entre Mitterrand et son ami littérateur Jean Vernaison évoque le parcours universitaire et militaire qu’il prend avant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que l’univers intime et intellectuel dans lequel évolue Mitterrand. Au début de la vingtaine, il est partagé entre les attraits de la vie parisienne, sa foi catholique, ses études et la rédaction d’articles littéraires. Les deux amis semblent peu se voir, Jean Vernaison n’étant pas parisien, et étant pris par sa carrière militaire de son côté, qui le mène de l’Allier à Orléans, alors que le jeune Mitterrand évolue autour de Paris.



En juin 1937, il sort de Sciences Po, qu’il avait intégré en parallèle d’études de lettres et de droit à l’université. Après s’être engagé en novembre 1934 dans les Volontaires nationaux, mouvement de jeunesse des Croix de feu du colonel de La Rocque, il effectue son service militaire dans l’infanterie coloniale. Sa première lettre, datée de Jarnac le 9 octobre 1937, atteste de sa volonté de faire un doctorat, alors qu’il annonce être en sursis de sa carrière militaire : "j'ai reculé devant ma tâche, estimant que mes capacités intellectuelles ne me permettaient pas d'accéder à ce stade de la hiérarchie". Il raconte le 9 février suivant sa vie plutôt décousue : "Je lis et je bois -- je parle et j’écris -- je hais les sots sans pouvoir les supprimer -- je me berce de musique -- je mange des crêpes avec des jeunes filles (jolies) -- je danse et je dors." Il fait part de ses lectures personnelles, de ses questionnements et de ses doutes. Le 31 décembre 1938, alors qu’il est retourné en caserne, il se montre passionné de droit, et critique, auprès de son ami aspirant, la bêtise de ses supérieurs. "Quant à moi, mon opinion par rapport à l’armée, demeure : image de la société bâtie sur des notions faussées par les hommes qui les représentent". Dans la dernière lettre datée de février 1939, envoyée depuis le Fort d’Ivry, il attend avec impatience la fin de son service militaire qui l’a vraisemblablement dégoûté, mais durant lequel il a conservé "ce germe de vie : ce retrait marqué d’un sourire, le jugement". Quelques mois plus tard, il sera mobilisé. Blessé puis prisonnier en Allemagne en 1940, il s’échappera en 1941, avant de rencontrer le maréchal Pétain, d’être décoré de la Francisque, puis de rejoindre finalement la Résistance.



Une coupure de presse d'un article de François Mitterrand dans L’Echo de Paris du 30 janvier 1937 témoigne des relations littéraires qui unissaient les deux jeunes gens.