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拍品 177
  • 177

[EMIGRATION - MANUSCRIT]. CONTROLLE PAR BRIGADE DE LA SECONDE COMPAGNIE NOBLE. 1791. SIGNÉ PAR LOUIS XVIII ET CHARLES X.

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3,000 - 5,000 EUR
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描述

  • "Controlle par brigade de la seconde compagnie noble d'ordonnance du roi formée par leurs Altesses Royales, Monsieur, et Monseigneur comte d'Artois, des anciens mousquetaires gris et noirs". Coblentz, 21 septembre-18 novembre 1791.
29 feuillets in-folio (400 x 230 mm). Cuir de Russie rouge, filets ondulés en encadrement, fleurons d'angle, titre doré sur le premier plat dans un cartouche avec fleurons d’angle, filets au dos (Reliure souple de l’époque). Frottements. Précieux manuscrit réunissant les signatures des frères du roi, les comtes de Provence et d'Artois, futurs Louis XVIII et Charles X. L’Armée des Princes se constitue à Coblence. Tableaux nominatifs et composition d’une compagnie d’ordonnance placée sous les ordres du comte de Montboissier, formée à partir d’anciens corps de mousquetaires, gris et noirs (du nom de la robe de leurs chevaux). Est indiqué le nombre d’hommes porté à 621, de Montboissier aux simples trompettes, puis les noms de tous les officiers et soldats divisés en huit brigades. Suivent six listes de trois formations des escadrons de la compagnie. Les trois premières sont conjointement signées "Louis Stanislas Xavier" et "Charles Philippe", à Schœnburnsbust le 27 octobre et à Coblence le 18 novembre. Les trois suivantes sont signées par le comte d’Artois et co-signées par le marquis Emmanuel du Hallay, officier de la première brigade de la compagnie.  Le comte d'Artois ayant quitté la France en juillet 1789 et le comte de Provence en juin 1791, les deux frères se retrouvent à Coblence, résidence de leur oncle maternel l’archevêque-électeur de Trêves. La ville devient alors le premier centre politique de la Contre-Révolution. Rejoints par de nombreux autres émigrés, les frères du roi y font revivre la cour de France et organisent les activités diplomatiques et militaires de l’Armée des Princes. Si, à l’été 1792, il y a en théorie quelques 24 000 hommes dans les rangs royalistes à l'étranger, Chateaubriand témoignera d’une armée sous-équipée et de qualité médiocre : "nous manquions de tout. Nos fusils de manufacture allemande, armes de rebut, d’une pesanteur effrayante, nous cassaient l’épaule, et souvent n’étaient pas en état de tirer. […] Une armée est ordinairement composée de soldats à peu près du même âge, de la même taille, de la même force. Bien différente était la nôtre, assemblage confus d’hommes faits, de vieillards, d’enfants descendus de leurs colombiers, jargonnant, normand, breton, picard, auvergnat, gascon, provençal, languedocien. Un père servait avec ses fils, un beau-père avec son gendre, un oncle avec ses neveux, un frère avec un frère, un cousin avec un cousin. Cet arrière-ban, tout ridicule qu’il paraissait, avait quelque chose d’honorable et de touchant, parce qu’il était animé de convictions sincères ; il offrait le spectacle de la vieille monarchie et donnait une dernière représentation d’un monde qui passait" (Mémoires d’outre-tombe, éd. Garnier, p. 60).

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