In-4 (324 x 249 mm). Maroquin noir mosaïqué de lanières verticales de skaï façon lézard de différentes teintes de rouge ou d’orange aux contours chantournés, soulignées de bandes rectangulaires de maroquin havane, doublure bord à bord de maroquin orange, garde de veau noir, doubles gardes de papier peint noir et or, titre doré sur le dos, couverture et dos de parchemin, étui (Paul Bonet, [1932]).Légers reports sur les pages blanches, étui restauré. Édition originale des poèmes d’Apollinaire. Illustré de 38 bois originaux de Raoul Dufy, dont 30 grandes compositions. Tirage à 122 exemplaires, celui-ci l’un des 91 exemplaires sur vélin de Hollande (n° 57), tous signés par le poète et l'artiste à l’encre noire. Apollinaire voulait que le Bestiaire soit l'œuvre commune d'un écrivain et d'un artiste, chacun étant guidé par la même inspiration. Dans un premier temps, Picasso avait été pressenti pour illustrer le Bestiaire, mais l'artiste, ne manifestant qu’un enthousiasme modéré dans son travail (fin, 1907, il n'avait gravé que deux bois, Le Poussin et L’Aigle), Apollinaire porta alors son choix sur Raoul Dufy, dont ce devait être le premier livre illustré. Par ce cycle iconographique empreint d'imagerie populaire, Dufy introduisit une notion décorative dans le bois fauve. "C'est Apollinaire qui m'entraîna dans l'aventure du Bestiaire qui devait, selon lui, nous apporter gloire et richesse ! C'était en 1909" ("Raoul Dufy", Plaisir du bibliophile, n° 7, 1926, propos recueillis par Paul Istel). L'ouvrage parut le 11 mars 1911. Si le succès escompté tarda à venir, l’ouvrage n’en est pas moins considéré aujourd’hui comme "l'un des témoignages les plus originaux de la résurrection du livre illustré telle que la voulurent alors les poètes" (Fr. Chapon, Le Livre et le Peintre). Superbe reliure originale de Paul Bonet, la première qu'il ait réalisée sur cet ouvrage.Reliée à la fin du volume, une lettre de Paul Bonet précise qu'elle a été terminée le 31 mars 1932 : "La composition du décor est la résultante logique des particularités qu’offrait la contexture des peaux". Le relieur s’engage en outre à ne jamais la refaire.

Paul Istel (lettre dactylographiée de Paul Bonet), auteur de l’article susmentionné dans Plaisir du bibliophile.

Salon des artistes décorateurs en 1932, Galerie Giroux, mars 1933.

Bonet, Carnets, n° 203, repr. à la pl. 162. -- Y. Peyré, Peintures et poésie, p. 108 -- E. Pernoud, L'Estampe des Fauves, p. 84-94. -- From Manet to Hockney, Victoria & Albert Museum, 27. -- Castelman, A Century of Artists Books, p. 119. -- Rauch, 95.

Légers reports sur les pages blanches, étui restauré.
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